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  • Photo du rédacteurMari Gwalarn

la matrice d'éléphant-poule

Dernière mise à jour : 8 juin 2020



La matrice d’éléphant-poule est ma réponse à un exercice proposé par mes professeurs Monsieur Yann Sérandour et Madame Boivent. Faire tenir un projet artistique dans un espace aussi petit qu’une boîte à chaussures, voilà bien longtemps que je n’avais pas imaginé cela. J’ai décidé de métamorphoser cette boîte tout en conservant sa fonction de contenant.


Militante pour les droits des femmes, j’ai mis un point d’honneur à toujours défendre nos acquis, et parmi les plus légitimes, celui de pouvoir librement et à tout moment décider seules pour nous-même. Pourtant, l’actualité nous a rappelé, récemment, à quel point les femmes peuvent, dans certains pays et états, être déconsidérées du seul fait d’être nées femmes. Dépossédées de leur droit de disposer de leurs propres corps lorsqu’elles tombent enceintes, les voilà réduites à n’être plus que des véhicules de chair, des matrices dont la seule fonction est reproductive et nourricière. J’ai voulu alors créer un objet qui soit une métaphore de ce phénomène de réification, en employant la méthode de Patricia Piccinini (1) : jouer sur le paradoxe de notre empathie naturelle pour les monstruosités « mignonnes ». Voilà donc ma proposition : Un monstre en forme de boîte à chaussures, avec deux yeux latéraux jaunes et bordés de cils, une peau de résine épaisse qui évoque celle des lourds pachydermes. Dans la tradition légendaire védique antique, il est raconté que le monde est apparu à la suite de l’éclatement d’un œuf céleste. 8 éléphants femelles et 8 éléphants mâles en sortirent, tous ailés, et montés par les dieux qui peuplèrent la Terre.(2)


Au cœur de la matrice, une fois le couvercle retiré, on découvre l’intérieur de l’organe. Un nid, fait de cheveux humains contient trois œufs aux reflets métalliques.

L’un d’entre eux est éclos. Un fœtus d’éléphant-poule repose à côté des débris de coquille. Un cordon ombilical le relie encore à la substance qui l’enrobait jusque là. Sur son tout petit dos, on remarque un duvet laissant supposer l’apparition de plumes.

Il semble si vulnérable, sans la protection de cheveux maternels. Refermons vite cette boîte !


(1)Patricia Piccinini, « About my work, The Long Awaited », 2008, site personnel de l’artiste www.patriciapiccinini.net

(2)

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