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Mémoire La Pièce rouge [...]

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Documentation pour projet d'exposition collective (RONDES)

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L'art est sur e-moi-je

Auto narration - Image document, image instrument

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Pour un monument aux mortes

Militantisme féministe

Art dans l'espace public

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Le doute et le rebond

par Valérie Galerne a.k.a. Mari Gwalarn - 10/01/20

Acte pour le séminaire RONDES, animé par Sandrine Ferret et Florent Perrier

Texte pour présentation à l'oral

Université de Rennes 2 - UFR ALL - Classe de Master Art Pla Recherche

La rentrée en master, pour moi, est un bouleversement. Après une « première vie » à pratiquer mon métier d’artiste de manière indépendante, je reprends mes études en confiance, pensant me reposer avant tout sur mon expérience. Pourtant, dès les premiers cours, je me mets à douter. Suis-je vraiment à ma place dans ce cadre universitaire si différent de ce que je connais ? Je suis paralysée par la peur de l’échec.

Plus tard, en visitant une exposition au musée des Beaux-Arts de Rennes, je tombe en arrêt devant cette installation de Louise Bourgeois : Arch of Hystéria. On connaît tous la recommandation à l’entrée des musées : « Vous avez le droit de prendre des photos, mais, les flashs sont interdits ! ». Pourtant, à ce moment là, j’ai bel et bien un premier déclic.

L’ouvrage de Louise Bourgeois se prête bien aux interprétations. Elle a d’ailleurs produit elle-même beaucoup d’écrits et tenu un journal où elle livre des clés pour mieux la comprendre.1  J’y vois une piste pour avancer : Pour être éclairée par le savoir et l’intelligence universitaire, il me faut, comme cette petite poupée rose en lévitation, lâcher prise. Ainsi libérée de l’égo, ma pensée peut se métamorphoser en réflexion, une projection, à la base, dont la portée dépasse de très loin ma propre mesure.

Décidant d’approfondir mes connaissances sur cette installation, j’emprunte le livre de Nadine Satiat, Le miroir de Louise.(2) Son récit, en forme d’inventaire, est un parallèle entre sa propre quête introspective et sa découverte progressive de l’œuvre de Louise Bourgeois, de ses objets et de leurs significations. L’univers de l’écrivaine répond à celui de l’artiste par un effet de miroir, d’où le titre. Cette lecture m’ébranle, et je réalise brusquement la force de mon désir d’écrire.  

Remotivée, j’invoque à mon tour mes propres souvenirs, et tombe, en fouinant dans mes affaires, sur un objet poussiéreux qui cause un nouveau sursaut. C’est un petit crâne rouge, modelé par un enfant lors de l’un des ateliers d’arts plastiques que j’organise. Comme je le regarde, il semble se moquer de moi avec sa bouche hilare. Tel une vanité, il me rappelle à ma condition de mortelle.

Après le doute, l’acceptation d’un possible échec, le lâcher prise, la projection, la réflexion, affronter le trauma, dans la vie de tous les jours comme dans la recherche universitaire,  ce sont les préalables essentiels pour rebondir.


 

1. Louise Bourgeois, Destruction du père, reconstruction du père, écrits et entretiens, rassemblés par M.-L. Bernadac et H. Ulrich Obrist, Paris, D. Lelong,2000.
2. Nadine Satiat, Au miroir de Louise, Paris, Flammarion, 2013.

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Pour citer cet article :

Valérie Galerne a.k.a Mari Gwalarn, "Le doute et le rebond.", La pièce rouge [...], site de recherche de l'auteur, [en ligne], acte pour le séminaire "RONDES", animé par Sandrine Ferret et Florent Perrier, Université de Rennes 2, novembre 2020, mis en ligne le 1er juin 2020.

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